Accompagner
S01:E05

Accompagner

Episode description

Accompagner, c’est agir aux côtés des acteurs du territoire pour intégrer la nature dans chaque projet. Dans ce cinquième épisode de « Conversation avec la nature », Isabelle reçoit Frédéric, directeur du Conservatoire d’espaces naturels Centre-Val de Loire.

Ils échangent sur la mission « Accompagner », pilier essentiel qui relie le Conservatoire aux collectivités, aux entreprises et aux services de l’État.

Ensemble, ils expliquent comment le Conservatoire conseille, forme et soutient les acteurs publics et privés dans la prise en compte de la biodiversité et des espaces naturels dans leurs politiques et leurs actions.

Découvrez comment l’accompagnement permet de bâtir, pas à pas, un territoire plus respectueux du vivant.

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Bonjour à toutes et tous, on se retrouve pour un nouvel épisode de

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« Conversation avec la nature ».

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Merci d'être toujours parmi nous.

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Dans les épisodes précédents, on a vu beaucoup de choses.

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On a vu les quatre piliers, notamment fondateurs du Conservatoire

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que sont la connaissance, la protection, la gestion et la valorisation.

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Mais il y a une autre dimension

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qui est un petit peu moins visible, mais tout autant importante,

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qui est l'accompagnement des politiques biodiversité.

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Et pour nous parler de ça,

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nous accueillons Frédéric ou plus couramment Fred au quotidien,

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qui est le directeur du Conservatoire d'espaces naturels Centre-Val de Loire.

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Fred, merci de nous rejoindre.

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Tu es dans le réseau des Conservatoires depuis maintenant 30 ans.

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Donc la dimension

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stratégique, ce n'est pas inconnu pour toi,

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tu gères on va dire.

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Et donc quand on parle d'accompagner finalement pour le Conservatoire,

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qu'est-ce que ça veut dire ?

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Accompagner, au final,

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c'est un mot qu'on utilise assez souvent maintenant.

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Mais pourtant il est assez récent dans l'histoire des Conservatoires

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qui ont bientôt une cinquantaine d'années pour les tout premiers,

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et il témoigne quelque part de

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finalement de l'évolution.

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L'évolution de nos compétences, mais aussi l'évolution

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des positionnements et des modes d'action

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des Conservatoires d'espaces naturels.

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Au départ, le mythe fondateur, c'est connaître, protéger, gérer, valoriser.

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CPGV.

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C'est vrai que c'est ancré dans l'action foncière, voire

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même l'acquisition qui était quand même le cœur des préoccupations et

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qui marquait des actions menées par les Conservatoires sur des sites

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préservés en maîtrise d'ouvrage, en étant décisionnaires,

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mais tout en ayant quand même bien évidemment

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la préoccupation d'ancrer ces actions dans le territoire.

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Le développement des conventionnements fonciers

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avec des propriétaires privés a fait un petit peu évoluer les choses,

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bien évidemment.

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Mais alors,

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c'est une analyse somme toute assez personnelle,

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c'est vrai que ça fait 30 ans que je suis dans le réseau,

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mais moi j'ai tendance à dire que c'est

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la reprise de Natura 2000 relancée

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par un gouvernement en 1997

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qui a amené les Conservatoires à s'y impliquer de manière assez importante.

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Et c'est là qu'à émergé finalement cette notion,

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d'accompagnement

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et donc les Conservatoires sont alors véritablement sortis d'une action

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qu'on va qualifier de « site centré », si vous me passez l'expression.

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C'est peut-être pas très joli, mais c'est un petit peu ça,

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pour se positionner au final

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comme des structures à même d'assembler les acteurs

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des territoires autour d'un projet en faveur de la biodiversité.

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Et tu me demandais

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accompagner c'est quoi ?

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J'ai envie de fonctionner par une analogie.

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En fait,

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accompagner c'est un petit peu comme avancer sur un chemin

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où nous on est parfaitement à l'aise, en gros on sait où on va,

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mais où d'autres ne sont pas aussi

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à leur aise, voire même pour certains, ne voient pas l'intérêt

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ni même l'utilité d'aller sur ce chemin. De fait, quelque part,

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au final, accompagner alors c'est un bien grand mot, mais c'est un peu ça,

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quand même,

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faut l'assumer, c'est amener notre société un petit peu, pas à pas,

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avec un subtil mélange, dosage de compétences, de connaissances,

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de motivation, à aller vers une voie où la biodiversité ferait

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partie intégrante des préoccupations du quotidien et des projets du territoire.

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Et donc, quand on parle d'accompagner, forcément on s'adresse à quelqu'un.

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Quels sont les types d'acteurs qu'on accompagne et pourquoi

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c'est important de les accompagner ?

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C'est vrai qu'en France,

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je dirais, la préservation de la biodiversité,

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c'est d'abord une affaire de politique publique

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et c'est d'abord l'action des pouvoirs publics,

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très majoritairement.

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Les initiatives citoyennes,

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alors, elles existent, c'est vrai, il ne faut pas les nier,

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on est bien d'accord.

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L'appropriation par les entreprises, ça reste somme toute

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assez marginal encore, même si aujourd'hui ça a tendance à évoluer.

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On voit quand même

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que certaines entreprises, notamment, ont parfaitement intégré

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combien la biodiversité peut leur être utile ou est utile

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à leurs activités et commencent à démontrer un certain nombre de préoccupations.

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Chez les citoyens, on voit que la conscience commence à émerger.

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Mais il est vrai que de longue date, ce sont les pouvoirs publics

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qui portent des politiques publiques en faveur de la biodiversité.

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Et de fait,

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les accompagnements qui se font majoritairement auprès des collectivités

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et des pouvoirs publics.

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Avec la prise de conscience, on accompagne également

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des actions auprès d'entreprises, On accompagne

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parfois des personnes privées bien évidemment.

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Et s'il y a une exception

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assez notable qui est assez ancienne, c'est l'accompagnement des agriculteurs.

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Et c'est assez logique.

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Enfin, quand on voit quand même combien l'agriculture dans notre pays

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façonne le paysage, l'usage des sols, c'est un petit peu logique que

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finalement, les premières entreprises

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que les Conservatoires ont pu accompagner, c'était des entreprises agricoles

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et ça assez rapidement à la création de nos structures.

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Donc je parle assez largement des Conservatoires d'espaces naturels.

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Mais enfin, tout ce que je dis est bien évidement

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applicable à notre Conservatoire et j'évite de faire des généralités,

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on est bien d'accord quand même quoi.

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Après pourquoi c'est important ?

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Bien, si je reprends l'image du chemin.

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Bon, soyons honnête, ce serait assez présomptueux de dire que

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« sans nous sur nos connaissances,

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le chemin serait difficile pour quiconque souhaite s'y engager ».

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Je trouve que ce n'est pas là qu'est l'importance.

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L'important, enfin ce que j'y vois avec une certaine conviction depuis 30 ans, c'est

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que accompagner, c'est cheminer ensemble

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pour aller vers un objectif commun.

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Et qu'en chemin, le Conservatoire apporte ses compétences,

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ses connaissances, mais également il faut qu'il sache être à l'écoute

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des attentes et des spécificités de la structure

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ou de celui ou celle qu’il accompagne.

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Principalement, si je résume, il y a deux gros types d'acteurs qu'on accompagne :

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les collectivités et les entreprises.

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Ça ressemble à quoi un accompagnement finalement des collectivités ?

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Et en quoi ça peut être différent d'une structure privée par exemple ?

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Je ne vais pas être très sympathique en fait, parce que,

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et je vais répondre un petit peu à côté de la question

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tout en répondant à la question.

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C'est un choix délibéré après tout, c'est mon parti-pris.

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Je n'ai pas vraiment envie de décrire de manière

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assez technocratique ce qu'est un accompagnement.

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Finalement,

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pour évoquer ce sujet,

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on utilise toujours des concepts à la limite de la caricature

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parfois je trouve: processus, territoire, diagnostic, acteur, co-construction...

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Ça parle peut-être

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à des décideurs, mais

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voilà, je trouve que c'est un verbiage un peu trop

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abscons quelque part.

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Et puis à côté, chaque univers professionnel,

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chaque domaine socio économique

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a ses codes, ses ressorts, ses objectifs, ses modes de fonctionnement,

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ses processus de décision.

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Donc en fait, aucun accompagnement

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ne se ressemble.

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Vous n’accompagnez pas de fait

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une collectivité comme vous accompagneriez une entreprise,

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vous accompagnez pas un énergéticien comme vous accompagnez un carrier.

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Donc chacun est différent.

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Maintenant, les décrire, je ne sais pas si c'est très utile,

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mais ce qui est important parce que finalement,

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ce qui est assez commun

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à l'ensemble de ces accompagnements,

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c'est que c'est la rencontre de deux motivations,

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celle du Conservatoire pour commencer bien évidemment,

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et puis celle de celui ou celle qu'on va appeler le partenaire.

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C'est assez logique.

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Et dans cette rencontre,

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il y a un facteur relation humaine qui est assez fondamental.

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Et s'il y a ne serait ce qu'une once

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d'envie de part et d'autre, bien évidemment d'un travail commun,

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que la relation démarre par de la la sincérité, de l'écoute

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et de la franchise, et bien l'accompagnement.

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Il se construit peu à peu à la carte avec toujours en ligne de mire

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une préoccupation ou un objectif d'aller vers la préservation de la biodiversité.

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Donc je ne serai pas très concret, mais pour moi, c'est quand même

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assez essentiel de ramener à finalement une motivation commune.

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Et après j'ai envie dire que c'est finalement que de la cuisine qui s'adapte

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à l'interlocuteur et à ses modes de faire,

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en fait.

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Et il peut y avoir des réticences parfois aux accompagnements

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ou c'est toujours voulu en fait par les collectivités ou les entreprises ?

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Les cas sont...

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Il y a un peu de tout en fait quelque part,

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parce que c'est vrai que quand on vient nous voir

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et quand on nous sollicite pour un accompagnement, il est évident

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qu'il y a déjà une démarche volontaire de la part de celui

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ou celle qui nous sollicite.

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En général ça démarre quand même plutôt pas mal.

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Après quand c'est nous qui allons chercher, il est clair

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qu'il peut y avoir effectivement des réticences, des blocages,

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des différences de conception, des différences de perception.

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Bon voilà, après quelque part,

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charge à nous d'instaurer la relation,

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d'utiliser les arguments qui amènent à convaincre.

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Voilà, maintenant il y a des fois où ça marche et puis d'autres fois

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ça ne marche pas parce que tout simplement on n'a pas su emporter la conviction.

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Donc finalement, le Conservatoire est là en tant que quoi ?

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En tant que conseiller, en tant que accompagnateur ?

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En tant que médiateur ?

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Comment on se positionne ?

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C'est vrai que conseiller, médiateur, animateur, accompagnateur, expert,

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peut-être plus que

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de qualifier le terme de la manière dont on se positionne,

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c'est peut-être intéressant de donner des exemples assez concrets

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parce qu'après tout, c'est là que c'est le plus intéressant, c'est

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le projet, la manière dont il se fait et comment.

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J'ai un peu prélevé au hasard dans les six

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départements sur les 30 dernières années, un certain nombre d'exemples, ça reflète

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de manière assez lointaine la richesse et l'exhaustivité de nos actions.

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C'est un petit inventaire à la Prévert, mais je pense qu'il est intéressant.

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Bon après voilà pour un petit clin d'œil, on oubliera le raton laveur

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parce que le raton laveur,

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c'est une espèce exotique envahissante qui pose des soucis sur la biodiversité.

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Petit clin d'œil à nos collègues du GTEEE.

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Oui, tout à fait, c'est ça.

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Donc si on commence,

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je parlais des pouvoirs publics,

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donc on accompagne les collectivités territoriales, les communes,

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les intercommunalités, les départements, les régions,

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pour tout ce qui est les aider à intégrer

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la biodiversité dans leur politique

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d'aménagement du territoire, de gestion d'espaces naturels

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et parfois même jusqu'à la mise en œuvre de politiques biodiversité.

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On peut citer les exemples assez concrets

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de l'État dans le classement d'aires protégées

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en zone de protection forte, donc la stratégie des aires protégées.

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On peut citer

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l'achat de zones humides pour répondre aux ambitions des agences de l'eau.

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On peut parler également de l'animation de sites Natura 2000 qui maintenant

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incombe aux régions, donc que l'on réalise en appui à la Région

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Centre-Val de Loire ou bien par exemple au PETR Val de Loire Nivernais.

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L'appui à la définition de la mise en œuvre de stratégies zones humides

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qu'on a pu faire pour la communauté de communes de Vierzon Sologne Berry.

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La gestion déléguée d'Espaces naturels sensibles

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comme on peut le réaliser pour le Département d'Indre-et-Loire.

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Les champs des possibles sont assez vastes.

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Si on regarde plutôt du côté des agriculteurs,

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j'ai parlé des entreprises agricoles,

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donc le propos c'est de les conseiller sur des pratiques agricoles

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ou pastorales, favorables à la biodiversité.

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Donc à ce sujet, Pasto’Loire qui est un petit peu notre

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programme emblématique et dans le Loiret, on travaille avec cinq éleveurs pour

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les amener à aller pâturer des sites, à intégrer

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le mode de gestion d'espaces naturels dans leur exploitation.

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On poursuit, des propriétaires fonciers, qu'ils soient privés ou publics.

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L'idée étant de les guider dans la gestion durable de leurs terrains

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à travers des conventions, des conseils...

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L'État est un propriétaire comme un autre,

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donc comme on peut faire sur la gestion du domaine public fluvial avec l'État

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sur la Loire par exemple, comme on peut faire avec

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l'agglo de Chartres Métropole, l'Agglo de Dreux ou le Conseil

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départemental d'Eure-et-Loir pour la gestion durable de leurs propriétés,

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Dans ce département.

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On peut aussi parler des entreprises.

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Donc ça fait quand même

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un certain champ des possibles

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quand on abordé les diverses structures, qu'on peut accompagner.

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Les entreprises pour les aider à réduire leur impact sur les milieux naturels

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ou à restaurer des espaces dégradés ou encore à gérer leur emprise foncière.

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Et depuis douze ans, de mémoire, enfin dix, douze ans,

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on accompagne l'entreprise Storengy,

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qui est une entreprise de stockage gazier, dans un dispositif

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multi partenarial de prise en compte de la biodiversité dans les emprises

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de ses sites de stockage.

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Et pour finir,

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on peut aussi accompagner les autres gestionnaires d'espaces naturels

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sans leur donner de leçon,

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ils connaissent parfaitement leur métier, il n'y a pas de souci bien évidemment,

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mais on partage avec eux des méthodes de gestion

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où on co-construit des programmes de préservation.

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Et par exemple, on est animateur pilote du pôle

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gestion des milieux de l'Observatoire régional de biodiversité.

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Et en dernier lieu, les citoyens, les bénévoles,

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on peut proposer des formations ou impliquer

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les citoyens dans la protection des suivis de la biodiversité, par exemple

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au travers des inventaires participatifs, en relayant des inventaires,

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notamment du Muséum d'histoire naturelle ou en créant nos propres inventaires

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participatifs, voire en les invitant à des chantiers de bénévoles.

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Donc multiples enjeux, multiples projets

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et surtout beaucoup de proximité avec notamment les politiques.

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Alors comment on garde une position neutre au Conservatoire sur des sites

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où il y a ces enjeux politiques là qui sont très forts ?

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Pour ma part, je considère que la neutralité n'existe pas.

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En fait, on n'est jamais neutre.

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Je crois que ce n'est pas vrai, surtout quand on a des convictions.

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Et donc le Cen Centre-Val de Loire,

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on est porteur d'un projet que l'on peut qualifier de politique,

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qui est que la société, toutes les couches de la société,

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devraient s'approprier les enjeux

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liés à la préservation de la biodiversité.

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Et fatalement, cette ambition écologique, elle vient parfois

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percuter des visions d'autres

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acteurs, d'autres visions politiques,

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qui n'ont pas les mêmes finalités, les mêmes buts et les mêmes objectifs.

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Et si on parle de neutralité, je dirais que c'est plutôt

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en fait comment est-ce que l'intégration

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et l'acceptation de la prise en compte de la biodiversité

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s'effectue dans le projet de l'acteur ou du territoire.

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Et donc,

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à partir de là, tout l'enjeu, c'est

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de savoir convaincre et de trouver ce subtil équilibre,

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une espèce de voie assez étroite

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où la biodiversité reprendra sa place

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dans le projet sans être vécue à la fois comme une contrainte,

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mais plutôt appréciée comme un atout, voire une opportunité.

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En fait, on reste assez convaincu et scientifique sur les faits,

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et c'est peut être là que réside, on va dire, une forme de

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de neutralité.

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Oui parce que finalement, toute la difficulté c'est ça, c'est quand même de s'adresser

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à des personnes qui ont des convictions complètement différentes et

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de rester dans une démarche très scientifique en fait.

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Voilà, très scientifique.

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En fait, pour rester dans une démarche scientifique,

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alors qu'on porte un projet très politique,

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avec beaucoup de convictions et de motivation finalement, nos arguments

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sont quand même appuyés, au-delà de notre intime conviction,

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bien évidemment, par des argumentaires scientifiques

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et la pléthore d'études

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et de documentations de ces

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50, 60, 70 dernières années qui démontrent

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quand même toute l'importance que revêt la biodiversité pour

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la vie

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humaine et le fonctionnement des sociétés en général.

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Tu pourrais nous parler d'un projet ou un exemple que tu aurais en tête

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qui pourrait illustrer tous ces propos et un projet

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où tu te dis « là, y a eu vraiment une différence qui a été faite » ?

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En fait, quand on est directeur, on n'aime pas trop

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mettre en exergue un projet particulier.

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D'abord un projet qu'on aurait porté, je trouve ça un peu mal venu.

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Ça c'est mon avis personnel.

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Et puis citer un projet d'un collègue, quelque part, ce n’est

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pas aussi reconnaître la qualité des des projets portés par d'autres collègues.

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Maintenant, moi j'ai vraiment une conviction

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qui est assez profonde.

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Tu me diras que ça n'illustre peut-être pas le propos,

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mais c'est pas grave, je vais l'assumer.

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C'est que au final quand même,

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on a dix collègues en charge

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de l'animation territoriale, donc de l'accompagnement quelque part.

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Je pense que chacun, et j'en suis convaincu, et là

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j'aurais des exemples, peut se prévaloir d'un vrai beau projet où à la fois

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leurs compétences, leurs capacités à créer une relation a su faire la différence.

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Et ça on en a pas mal d'exemples concrets.

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On peut aller voir sur notre site internet,

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on peut ouvrir notre livre aussi et on trouvera assez d’exemples.

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Mais aujourd'hui, dans ce contexte-là, je ne vais pas citer

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dix exemples ou un seul exemple, mais à chaque fois,

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il y a des réussites, des vraies réussites,

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et je pense que tout un chacun peut se prévaloir

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sur les 30 dernières années d'un projet où on a su faire la différence

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et réussir quelque chose de très concret et de très satisfaisant.

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D'ailleurs, petit instant promo, j'en profite parce que

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Fred, tu as mentionné le livre « Regards sur la nature », il est là.

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C'est un superbe ouvrage qui a été, publié par Ouest-France

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et qui parle des acteurs de la nature en Centre-Val de Loire

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et qui parle des Conservatoires

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puisque c'est en partenariat aussi avec le Conservatoire du Loir-et-Cher.

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Donc vous pouvez les retrouver en librairie, n'hésitez pas à aller voir.

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Donc accompagner finalement, c'est semer des petites graines un peu partout.

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Donc tu dirais que c'est ça

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le levier pour une nature mieux protégée demain ?

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J'aime bien cette façon de voir les choses et au final,

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je vais reprendre l'analogie avec le chemin.

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Si je regarde un accompagnateur en montagne par exemple,

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il va vous apprendre à lire la piste, à éviter ses pièges,

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les paramètres météo...

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Bref, il va vous donner les clés pour être autonomes,

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pour circuler en montagne.

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Mais il va aussi vous faire aimer celle-ci,

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vous faire apprécier ses paysages, la vie qui s'y développe et

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et vous amener à créer une relation plus personnelle

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avec l'environnement où serpente ce chemin.

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Eh bien pour nous, c'est pareil, en fait.

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C'est pareil,

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accompagner, c'est apporter des connaissances,

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des compétences sur la biodiversité qui permettent

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après à celui ou celle ou la structure qu'on a accompagné

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de s'approprier et de mettre en place ses propres actions.

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Mais c'est également créer de l'intime avec la biodiversité

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pour que ça devienne une conviction, une conviction plus profonde,

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en fait, quelque part.

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Il y a un poète qui a écrit

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un jour, alors

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dans un autre contexte, mais la phrase peut être parfaitement adaptée.

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« Il y a sur cette terre ce qui mérite la vie » et finalement

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quelque part, accompagner, c'est faire en sorte que

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essaime cette conviction un petit peu chez tout le monde

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qu'il y a effectivement et réellement sur cette terre ce qui mérite la vie.

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Bon, finalement, on ne pourra pas mieux terminer

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cet épisode que sur ce que tu viens de dire.

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Merci beaucoup Fred d'être venu nous parler de cette mission

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qui est quand même très stratégique et assez complexe au Conservatoire.

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Donc accompagner c'est

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permettre aux autres d'agir aussi durablement pour la nature.

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On a fait un peu le tour des cinq piliers finalement du Conservatoire :

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connaître, protéger, gérer, valoriser et accompagner.

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Et tout ça se fait grâce aux salariés,

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notamment du Conservatoire.

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Et finalement, ce qui donne du souffle aussi, c'est tous ces citoyens,

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tous ces bénévoles qui nous accompagnent au quotidien parce qu'il

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faut pas l'oublier, que le Conservatoire est une association.

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Et donc justement, dans le prochain épisode, qui sera aussi

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le dernier, on abordera la vie associative du Conservatoire.

20:27

Et d'ici là, suivez nous, partagez !

20:30

N'hésitez pas à commenter et à nous retrouver sur le site internet

20:34

www.cen-centrevaldeloire.org

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pour avoir toutes nos actualités et je vous dis à la prochaine.