Bonjour à tout le monde
et bienvenue dans notre tout dernier
épisode de « Conversation avec la nature »,
le podcast du Conservatoire
d'espaces naturels Centre-Val de Loire.
Je suis ravie de vous retrouver
pour cette toute dernière
mise en lumière.
Dans les épisodes précédents,
on a parlé des actions du Conservatoire
qui sont la connaissance, la protection,
la gestion, la valorisation,
l’accompagnement
et aujourd'hui, place
à la vie associative.
Et pour nous en parler,
nous accueillons Antoine.
Bonjour Antoine.
Bonjour Isabelle.
Donc Antoine
tu es chargé de communication
et de la vie associative
au Conservatoire.
Et c'est vrai que depuis le début
on a parlé plutôt de terrain,
d'action, de gestion, de technique.
Mais au fond, le Conservatoire,
c'est avant tout une association.
Est-ce que tu peux nous rappeler
ce que c'est comme statut ?
Qu'est ce qu'une association ?
Une association loi 1901,
c'est
une structure
sans but lucratif par définition.
Donc ce n'est pas
une entreprise
privée du secteur marchand,
mais ce n'est pas non plus
une structure publique.
Comme des fois on nous confond avec
je sais pas,
la Région Centre-Val de Loire,
le département ou que sais-je.
Donc on est bien
une association de droit privé certes,
mais qui fonctionne démocratiquement
avec une Assemblée générale
qui est pourvue
de membres adhérents
et un Conseil d'administration,
un Bureau.
Il y a tout un tas d'instances
comme celles- ci.
Et en plus tous ses membres,
en tout cas,
que je viens de citer,
eh bien ce sont des bénévoles,
il faut bien quand même le signaler.
Et en plus,
c'est vrai que cette association,
elle est issue
des mouvements
de protection de la nature.
Elle a été créée en 1990,
mais il y a eu d'autres structures
qui sont nées justement
dans la même période
et avec les mêmes objectifs,
donc de type
Conservatoire d'espaces naturels.
Et qu'est ce que ça change
pour nos actions, concrètement,
d'être une association
et pas une entreprise privée
ou une structure publique ?
Déjà, on a des instances bénévoles,
on vient de le dire,
et puis bien disons que
notre but c'est
pas de vendre un produit
si ce n'est vendre quand même
notre environnement et la nature
et les espaces naturels.
Et ce qui fait quand même
notre spécificité,
il me semble, je vais
utiliser un mot entrepreneurial.
Mais on est un peu les leaders
de la gestion d'espaces naturels,
et ce dans un but quand même de...
On n’est pas une entreprise publique,
mais on a une mission,
qui est en lien avec le public,
d'intérêt général. Voilà.
Et qui sont les gens
qui s'engagent généralement à nos côtés ?
Est ce qu'il
y a un profil
type de bénévole ou d'adhérents ?
Je pense qu'il
y a pas vraiment de profil type.
Évidemment, la seule chose qui revient
chez toutes les personnes, c'est
qu'elles aiment la nature,
elles aiment leur environnement proche.
Et puis
elles ne sont pas forcément naturalistes,
alors il y en a
quand même un certain nombre,
puisque la plupart des bénévoles,
qui ont d'ailleurs
contribué au développement
de l'association, sont des naturalistes.
Mais on n'est pas obligé de l'être.
Et d'ailleurs
c'est souvent plutôt
des gens
qui s'intéressent
à leur environnement quotidien
et qui ont compris aussi
une chose bien spécifique,
c'est qu'il n'y
a pas d'espèces naturelles,
que ce soit de la faune ou de la flore,
sans espaces.
Pas d'espèces sans espace.
C'est facile à se souvenir
et pourtant ce n'est pas une notion
si simple que ça.
Les gens qui s'investissent chez nous
ont compris justement ce double intérêt
et ils s'intéressent
pas uniquement aux espèces,
mais aux espaces naturels.
Et ils comprennent que parfois
il faut intervenir
pour maintenir
ou restaurer les espaces naturels.
Donc oui, je répète, c'est effectivement
ce que tu as dit,
on n'a pas besoin d'être scientifique
pour être membre du Conservatoire.
Non,
on a pas besoin d'être scientifique,
et à la fois, c'est vrai qu'il
y a un certain nombre de bénévoles
qui au début disons tâtonnent un peu
et se cantonnent à
leur mission de surveillance.
Je pense aux conservateurs bénévoles,
mais petit à petit,
eh bien ils apprennent.
Ils ont de plus en plus de connaissances.
Et donc,
ça va nous servir à nous, bien sûr,
mais puis ils vont devenir,
pas spécialistes,
pas naturalistes,
mais quand même avoir de
très bonnes notions
qui leur permettent
de délivrer un certain nombre d'éléments
indispensables pour nous.
Quelqu'un qui souhaitent s'engager,
qu'est ce que ça lui apporte
d'être au Conservatoire ?
Ce que ça lui apporte,
c'est vraiment d'agir
concrètement pour
la protection des espaces naturels.
Disons que souvent,
la plupart, ce sont
des riverains,
des sites naturels que l'on préserve.
Donc disons qu'ils ont
souvent un site de cœur
qui est à côté de chez eux
ou à quelques kilomètres,
et donc ils se sentent, un certain nombre
en tout cas, investis d'une mission de
protéger un petit peu
leur environnement proche.
Ça c'est au niveau proximité.
Mais il y a quand même
justement la force du réseau.
On a quand même presque 200 sites
et donc on a l'impression
de participer à une œuvre
qui est un peu plus grande que le simple
site à proximité.
Et justement, quelles sont les activités
qu'on peut leur proposer
en tant que bénévole ?
Alors on peut proposer tout
un tas d'activités.
Alors pour ceux qui ont justement
la fibre naturaliste,
ça peut être
des inventaires par exemple,
ou participer à des suivis scientifiques,
mais ça peut être aussi
tout simplement de la surveillance
d'un ou plusieurs sites,
de nous remonter
en fait des informations
qu'on ne peut pas
effectuer, nous, au quotidien,
parce qu'on ne peut pas être partout.
Et c'est quand même très important
d'avoir des relais
locaux.
Après,
il y a aussi participer à des stands.
C'est vrai que c'est important pour nous
de nous montrer à certaines manifestations
et donc pour cela,
c'est bien quand même d'être épaulé
par des bénévoles qui ont l’intérêt
justement de connaître
l'association à leur niveau,
mais qui vont peut-être plus facilement
parler à quelqu'un qui ne s'y connaît pas.
Donc il y a beaucoup de choses
qui sont proposées
effectivement aux adhérents.
Mais d'ailleurs,
combien ça coûte une adhésion
au Conservatoire ?
Alors ça coûte 15 €,
je dirais l'adhésion normale,
classique, individuelle.
Et puis
en couple ou en famille, c'est 20 €.
Mais après,
toute personne qui a des difficultés
peut adhérer
pour 8 €,
on est pas trop
regardants là-dessus.
Je voulais quand même revenir
sur une chose importante
à mon sens dans les
les actions que l'on peut donner,
ce sont les chantiers puisque
je vous parlais des espaces naturels
tout à l'heure et de leur gestion,
de leur entretien.
Bien, effectivement,
on a régulièrement besoin de bénévoles
pour entretenir la nature,
en particulier à l'automne.
On a une opération nationale
cette fois-ci, qui s'appelle
Chantiers d’automne.
Et c'est vrai qu'on recherche quand même
un certain nombre de gens
pour nous aider
à maintenir des milieux naturels
qu’on dit ouverts.
Disons que plus propices
à l'accueil de la faune et de la flore.
Et ça c'est intéressant
pour un adhérent
ou un bénévole
surtout qui est local
et qui est à proximité du site
parce que ça lui permet
d'agir concrètement,
en fait,
sur la nature quoi.
On sort de la théorie,
et là on est vraiment dans la pratique.
C'est exactement ça,
parce que c'est vrai que là
on offre vraiment aux gens
la capacité d'intervenir
pour à la fois,
quelque chose qui est à proximité,
mais finalement pour un réseau
qui concerne une commune sur dix,
donc c'est quand même pas négligeable.
Tout à fait.
Est-ce que tu peux nous raconter
un moment fort
ou une action
qui t'a particulièrement marquée,
qui a été menée par des bénévoles ?
Bien, je vais parler
pas mal des chantiers,
je préfère prévenir,
mais c'est vrai que je me souviens
d'une journée de bénévoles
en Indre-et-Loire,
à Saint-Paterne-Racan,
sur une butte tourbeuse,
où on a dégommé de la Molinie.
Alors la Molinie,
c'est une espèce de tas de d'herbes,
qui peut être un peu envahissante parfois.
Et c'est vrai
que c'était vraiment à la fois
utile et joyeux
que des salariés
et des bénévoles
qui apportent leur concours
pour dégager cet espace.
Et c'est vrai que c'est
un moment qui m'a pas mal marqué.
Et alors Antoine,
ce lien avec les adhérents
et les bénévoles,
comment on le fait vivre au quotidien ?
Vaste question, évidemment.
Disons qu'avec, avec les adhérents,
évidemment, l'outil
le plus facile
et que tout le monde utilise aujourd'hui,
c'est le mail.
L'infolettre c'est bien.
Et puis la présence justement
à des manifestations, ce
qu'on a repris quand même
il y a quelques années de manière
un peu plus importante.
Mais donc il faut créer du lien
et pour cela,
eh bien il faut quand même
un peu de convivialité je pense donc,
déjà quand même,
moi je dis que le téléphone,
ça reste quand même un lien,
qu’on a parfois un petit peu
mis de côté et qu'il faut
entretenir,
et je pense que c'est intéressant
quand même de téléphoner
régulièrement à nos adhérents
ou à nos bénévoles,
pour savoir un petit peu
comment ils vivent leur adhésion.
Et puis
un bénévole quand même,
ça se rencontre
en allant
à proximité,
j’allais dire sur le terrain.
Je pense notamment aux conservateurs bénévoles
qui ont
une mission
vraiment bien précise chez nous
de surveillance,
il faut, je pense, régulièrement
faire des points, mais là
c'est du ressort de l'équipe
technique en local.
Et puis pour ma part,
bien évidemment, il faut aussi organiser
des réunions régulières
qui soient à la fois des réunions
où on va donner
de l'information générale
et essayer de savoir quel est le ressenti
de nos bénévoles
par rapport
à ce qu'ils ont fait dans l'année,
mais aussi peut-être se projeter
sur quelles seraient
les missions prioritaires
pour l'année suivante.
C'est le rôle d'ailleurs
de certaines journées qui sont inscrites
dans le marbre chaque année
et pendant lesquelles, eh bien,
on va parler de tout ça.
Puis une fois par an,
on a une vraiment
une journée des bénévoles,
en particulier
les conservateurs bénévoles,
mais aussi où
on invite
les administrateurs qui sont,
comme je le disais tout à l'heure,
bénévoles également,
et c'est
un peu
la grand messe
où on va parler
de sujets généraux, et puis aussi
un moment vraiment convivial aussi,
un moment où on va visiter
un site naturel, où on va aussi essayer de l'animer.
Moi je pense cette année
avec des contes par exemple.
Donc voilà, c'est vrai que je pense qu'il
faut de l'info
régulière,
il faut des temps de rencontres,
il faut la convivialité, tout ça.
Le lien humain, ça c'est indispensable
je dirais pour
garder le lien et trouver
l'équilibre pour un bénévole, entre engagement libre
et puis utilité
je dirais dans la structure.
Et ton rôle
c'est vraiment être le lien
entre les bénévoles
mais aussi en rapport avec les équipes
de salariés du Conservatoire.
C'est vraiment d'entretenir en fait
ce petit noyau quoi.
C'est vrai.
D'autant que quand on est une association
qui est très professionnalisée,
on a tendance un petit peu à oublier
qu'il y a des bénévoles
et que de temps en temps,
ça serait bien de les
appeler ou de les contacter,
quand il se passe des choses
sur leur site.
C’est un peu
à minima,
mais dans l'autre sens
ça serait bien aussi.
Je reconnais que ce n'est
pas toujours facile,
mais c'est le sens de cette mission qui,
je le précise aussi,
possède un pendant bénévole justement.
On a un délégué des bénévoles
qui assure aussi ce lien,
mais d'une manière
un petit peu différente
puisque lui-même est bénévole.
Donc voilà, tout ça,
mis bout à bout crée quand même
une sorte de dynamique collective.
Est-ce que tu peux nous...
Tu aurais un exemple en tête
d'une action spécifique
où des bénévoles
ont vraiment fait la différence ?
Je vais citer quelque chose que je cite
assez régulièrement
les chantiers disons,
qui ont lieu sur
le site des Grands Buissons
qui se situe dans le Loiret,
cette fois-ci,
pas très loin de la Loire à vélo,
dans le Giennois.
Et donc chaque année, on a
un de nos bénévoles qui organise
quatre chantiers par an, à l'automne
je parlais déjà des chantiers.
Il faut préciser qu'il s'agit
d'un site qui est un coteau,
donc une sorte de pente quoi, qui est en pente
et qui était assez boisé, je dirais,
à un moment donné, de par
la déprise agricole
et qui a été progressivement, disons,
ouvert par des bénévoles,
par des petits chantiers, cinq,
dix personnes maximum à chaque fois,
mais qui permettent
en fait réellement de faire revenir
des orchidées en particulier.
Et ce qui est assez appréciable,
c'est que ce bénévole va réinviter
les bénévoles
qui ont participé au chantier
pour la période printanière
pour leur montrer justement quelles espèces
ont pris de l'ampleur ou sont
revenues justement sur ce coteau.
Je trouve que quand même,
c'est un beau résultat de voir
ces espèces arriver.
En plus,
les orchidées
ont vraiment un pouvoir de séduction
qui est assez important.
Donc ça oui,
comme je disais, c'est hyper concret
et du coup
ça donne envie aux gens de revenir
parce que
en fait, la question c'est
comment tu faire revenir après les gens
qui ont participé à ces chantiers
et comment tu les engages
sur du long terme en fait ?
Bien oui,
justement c'est un exemple assez typique
et c'est vrai
que disons,
le meilleur moyen de faire revenir
les gens, que ce soit pour une animation
ou surtout
pour la gestion des espaces naturels,
c'est leur prouver que ce qu'ils ont fait
a été quand même utile, évidemment.
Et ça
c'est un travail un peu au long cours,
qui ne dépend pas que de moi.
Je pense que là,
c'est vraiment
un travail où
chaque personne a finalement
un rôle à jouer
pour que
les adhérents et les bénévoles
y trouvent leur compte.
Et si quelqu'un nous écoute
et se demande :
« Et moi,
à mon échelle,
qu'est ce que je peux faire ? »
Qu'est ce que tu peux lui répondre ?
Moi je pense que déjà c'est
pas mal
de nous suivre
à la fois sur les réseaux sociaux
et puis sur notre site internet.
www.cen-centrevaldeloire.org;
parce qu'il y a beaucoup de choses,
beaucoup de ressources
pour bien connaître le Conservatoire
et de ne pas hésiter à partager
les informations que l'on donne
parce qu'il y a beaucoup d'informations
dans tous les domaines,
que ce soit de la connaissance,
la protection, la gestion,
la valorisation
qui méritent
d'être un peu plus partagées.
Donc, et qui nous permettront
d'être mieux reconnus et mieux connus.
Ça c'est la première chose que je dirais.
Et en fait,
je pense que pour ceux
qui auraient vraiment envie de s'engager
et qui n’osent pas le faire,
mais moi j'ai envie de dire que
s'engager c'est une manière d'agir
pour la nature, à son échelle,
à proximité.
Donc voilà, venez,
on ne fait pas peur et
vous regretterez pas
parce que vous aurez l'impression
d'avoir agi concrètement
pour la nature dans votre territoire.
Un grand merci, Antoine
d'être venu nous parler
de la vie associative au Conservatoire.
N'hésitez pas à le contacter
ou à nous contacter
et n'hésitez pas à vous engager
parce qu'on a besoin de vous.
Et nous voici
au terme de cette série
de podcast « Conversation avec la nature »,
le podcast du Conservatoire
d'espaces naturels Centre-Val de Loire.
Merci à tout le monde
de nous avoir suivi
pendant ces différents épisodes.
J'espère que vous avez
appris plein de choses
sur le Conservatoire.
Un grand merci à Anaïs
qui est à la technique,
qu'on ne voit pas
mais qui est derrière les caméras,
et qui est au montage.
Et merci à tous nos intervenants
qui sont venus nous parler
avec passion de leur métier.
Et parce que chaque mètre carré
est préservé,
chaque geste également compte.
Donc engagez vous à nos côtés.
Un grand merci
et à très bientôt
pour une prochaine saison de
« Conversations avec la nature ».